- fresh
- aquatic
- metallic
Notes signatures de Ermenegildo Zegna XXX Verdigris : aldehydes, cardamom, violet leaf, thyme, aluminum
L'odeur de l'aluminium en parfumerie est une note conceptuelle et abstraite, car le métal lui-même est inodore. Il s'agit d'une création synthétique conçue pour évoquer les sensations associées à l'aluminium : froid, propre, tranchant, moderne et légèrement stérile. Le profil olfactif est souvent décrit comme frais, vif et futuriste, avec une sensation de propreté, presque stérile. Cette note métallique ajoute une touche vibrante et avant-gardiste aux parfums, conférant une impression de chic industriel et de modernité urbaine. Ce n'est pas un parfum d'origine naturelle dérivé de l'élément, mais plutôt une note de fantaisie construite à partir de diverses molécules synthétiques, principalement des aldéhydes. Historiquement, l'utilisation des notes métalliques est un développement relativement moderne en parfumerie, coïncidant avec l'essor de la chimie de synthèse à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Bien que l'élément aluminium ait été découvert dans les années 1820, son interprétation olfactive en parfumerie est le produit de la fascination du XXe siècle pour la technologie, la vitesse et l'innovation. Les parfumeurs utilisent des aldéhydes spécifiques (comme le C-12 MNA) pour créer cette impression nette, propre et parfois savonneuse ou cireuse qui imite le contact froid du métal. Ces molécules peuvent amplifier d'autres notes, ajoutant du piquant aux accords d'agrumes et floraux ou créant un contraste saisissant avec des notes de fond plus chaudes et résineuses. L'influence culturelle de la note aluminium est liée aux thèmes du futurisme et du minimalisme. Elle est souvent utilisée dans des parfums qui se veulent non conventionnels et qui défient les catégories olfactives traditionnelles. En évoquant le poli du métal, elle peut créer une sensation de détachement et d'élégance froide. Cette note est fréquemment présente dans les parfums unisexes ou masculins, où elle contribue à un caractère propre, dynamique et parfois vivifiant. Le développement commercial de parfums aux facettes métalliques, comme Rive Gauche d'Yves Saint Laurent ou Acier Aluminium de Creed, a marqué une rupture avec les senteurs purement naturalistes, adoptant une esthétique plus abstraite et industrielle.
La note parfumée de l'aluminium n'est pas extraite du métal mais est créée par synthèse chimique. Les parfumeurs, ou « nez », utilisent des molécules aromatiques spécifiques, principalement de la famille des aldéhydes, pour reproduire la sensation fraîche et propre du métal. Les aldéhydes sont des composés organiques qui peuvent avoir une large gamme d'odeurs ; ceux ayant un poids moléculaire plus élevé possèdent souvent des caractéristiques métalliques, savonneuses, cireuses ou hespéridées agréables. Le processus implique la sélection et le mélange minutieux de molécules comme l'Aldéhyde C-12 MNA (2-Méthylundécanal), connu pour ses facettes cireuses, métalliques et de linge propre, ou d'autres aldéhydes aliphatiques. Ces composés sont synthétisés en laboratoire par des réactions chimiques contrôlées. Le rendement est pratiquement de 100 %, car il s'agit d'un produit manufacturé, non dépendant des récoltes. Cette méthode offre une grande régularité et évite les problèmes écologiques et de coût associés aux ingrédients naturels rares. Le principal défi réside dans le mélange artistique de ces molécules puissantes, car elles doivent être utilisées à des concentrations précises, souvent très faibles, pour obtenir l'effet subtil et frais désiré sans devenir agressives ou écrasantes.
Le physicien danois Hans Christian Ørsted est le premier à isoler l'aluminium, annonçant sa découverte du nouveau métal.
Le procédé Hall-Héroult est développé indépendamment par Charles Martin Hall aux États-Unis et Paul Héroult en France, permettant la production industrielle de masse de l'aluminium et rendant le métal largement accessible.
Ernest Beaux, pour Coco Chanel, crée Chanel N°5, un parfum qui utilise une dose sans précédent d'aldéhydes aliphatiques (C-10, C-11, C-12), établissant la famille florale aldéhydée et popularisant le profil olfactif propre et abstrait qui influencera les notes métalliques.
Yves Saint Laurent lance Rive Gauche, un parfum floral aldéhydé audacieux. Il est reconnu pour sa note de tête métallique, franche et proéminente, ce qui en fait un exemple précoce et emblématique d'un parfum grand public adoptant cette sensation moderne et industrielle.
La maison Creed lance Acier Aluminium, un parfum explicitement nommé d'après le métal. Il utilise un mélange de notes pour créer un accord métallique, inspiré par le concept de l'armure médiévale.
Les années 1990 voient une montée en popularité des parfums propres, frais et abstraits. Le développement de molécules comme la Calone 1951 ouvre la voie aux notes aquatiques et ozoniques, qui partagent une fraîcheur synthétique similaire avec les accords métalliques et leur sont souvent associées.
Les chimistes développent des méthodes pour synthétiser les aldéhydes, qui possèdent des odeurs caractéristiques métalliques, savonneuses et pétillantes. Cela marque un tournant, permettant aux parfumeurs de créer des parfums abstraits et inédits.
La marque de niche Blood Concept lance une ligne de parfums inspirés des groupes sanguins, le parfum 'AB' mettant en avant une note d'aluminium, consolidant ainsi le thème métallique au sein de la parfumerie d'avant-garde et conceptuelle.
% de parfums contenant cette scent par année
L'odeur de métal que nous percevons en touchant des pièces de monnaie n'est pas celle du métal lui-même, mais une réaction chimique entre les lipides de la peau et les ions du métal, produisant des aldéhydes et des cétones volatiles.
L'aluminium a été autrefois plus précieux que l'or en raison de la difficulté de son extraction à partir de son minerai.
En parfumerie, la note 'aluminium' ou 'métallique' est considérée comme un ingrédient 'fantaisie' car elle ne peut être ni distillée ni extraite naturellement.
Les aldéhydes, essentiels à la note métallique, ont été utilisés en forte concentration dans l'emblématique Chanel N°5, révolutionnant la parfumerie moderne en 1921.
Certains parfums avec une note d'aluminium revendiquée, comme Acier Aluminium de Creed, ont été inspirés par des concepts historiques tels que la cotte de mailles des chevaliers médiévaux.