- floral
- fresh
- powdery
Notes signatures de Park Avenue : musk, lemon, rose, mimosa, chamomile
L'odeur du papier en parfumerie est une note conceptuelle, un hommage olfactif à un matériau au cœur de la culture et du savoir humains. Elle ne provient pas d'une source unique mais est un accord recréé, évoquant souvent soit l'odeur nette et propre de la papeterie neuve, soit l'arôme complexe, légèrement doux et suranné des livres anciens. Historiquement, le papier lui-même a été inventé en Chine vers 105 apr. J.-C. par Cai Lun, un fonctionnaire de la cour qui a mis au point un procédé à partir d'écorce de mûrier, de chanvre et de vieux chiffons. Cette invention s'est propagée à travers le monde arabe jusqu'en Europe au XIIe siècle, influençant profondément la diffusion de l'information, surtout après l'invention de l'imprimerie au XVe siècle. Le profil olfactif du papier est multiple. Le papier neuf, fabriqué à partir de pâte de bois, présente de subtiles nuances boisées et sèches. L'odeur des vieux livres est bien plus complexe, résultant de la dégradation chimique de ses composants au fil du temps. La cellulose et la lignine, principaux composés du papier à base de bois, se décomposent pour libérer une multitude de composés organiques volatils. La dégradation de la lignine produit de la vanilline, apportant une légère douceur vanillée, tandis que la décomposition de la cellulose peut créer du furfural, qui a une odeur douce et amandée. D'autres composés contribuent à des notes terreuses, légèrement florales ou même piquantes, créant l'arôme nostalgique et réconfortant d'une bibliothèque. En parfumerie moderne, la note de papier est devenue une tendance de niche mais significative, notamment avec l'essor des parfums conceptuels. Les parfumeurs utilisent une combinaison de molécules de synthèse et d'extraits naturels pour construire cet accord. Des ingrédients comme l'Iso E Super, avec sa facette nette et cédrée, sont souvent utilisés pour suggérer le papier frais. Pour évoquer le papier vieilli, les parfumeurs peuvent mélanger des notes boisées, de la vanille, de l'ambre, et parfois des touches d'iris pour une texture poudrée et sèche, ou même des accords de vapeur de riz pour suggérer le grain du papier. L'attrait culturel du parfum de papier est lié à l'intellectualisme, à la nostalgie et au réconfort des moments calmes. Il représente le lien tangible avec les histoires, les lettres et le passé dans un monde de plus en plus numérique, ce qui en fait une note sophistiquée et évocatrice dans les parfums contemporains.
Le parfum du papier n'est pas obtenu par des méthodes d'extraction traditionnelles comme la distillation ou l'extraction par solvant, car il s'agit d'un produit manufacturé. Au lieu de cela, les parfumeurs créent un « accord papier » par reconstitution, en mélangeant habilement diverses matières premières synthétiques et naturelles pour imiter son arôme caractéristique. La création de cet accord dépend de l'effet recherché : un papier frais et impeccable ou des livres anciens et surannés. Pour l'odeur de papier neuf, les parfumeurs s'appuient souvent sur des molécules de synthèse comme l'Iso E Super, qui offre une transparence nette, sèche et semblable au bois de cèdre. Pour l'odeur plus riche et plus douce des livres vieillis, l'accord devient plus complexe. Il implique souvent les produits de dégradation de la cellulose et de la lignine, tels que la vanilline (odeur de vanille), le benzaldéhyde (semblable à l'amande) et le furfural (doux, de pain). Ceux-ci sont combinés avec des notes boisées (cèdre, santal), des notes poudrées comme l'iris, et parfois des touches d'ambre ou de muscs pour ajouter de la chaleur et une sensation de texture. Le processus relève de la pure composition, reposant sur le talent artistique du parfumeur pour capturer une odeur complexe et culturellement chargée de sens.
Cai Lun, un fonctionnaire de la cour de la dynastie Han en Chine, est traditionnellement crédité de l'invention du papier et du processus de sa fabrication.
Suite à la bataille de Talas, des papetiers chinois sont capturés par les Arabes, ce qui conduit à l'établissement du premier moulin à papier dans le monde islamique à Samarcande.
Le premier moulin à papier d'Europe est établi à Xàtiva, en Espagne, alors sous domination maure.
Le Français Louis-Nicolas Robert invente la première machine à produire un rouleau de papier continu, révolutionnant ainsi l'industrie.
La matière première principale pour la fabrication du papier passe des chiffons à la pâte de bois, rendant le papier moins cher et plus accessible, mais aussi moins durable en raison de la nature acide de la lignine.
Le parfumeur Geza Schoen, en collaboration avec l'éditeur Gerhard Steidl et le créateur Karl Lagerfeld, lance « Paper Passion », un parfum conçu pour sentir le livre fraîchement imprimé.
La maison de parfum de luxe Diptyque lance « L'Eau Papier », un parfum créé par Fabrice Pellegrin pour évoquer le moment où l'encre rencontre le papier, utilisant des notes de musc, de mimosa et un accord de vapeur de riz.
% de parfums contenant cette scent par année
L'odeur des vieux livres provient de la décomposition chimique des composés du papier, tels que la cellulose et la lignine.
Des chercheurs de l'University College London ont créé une « Roue des Odeurs du Papier Ancien » pour classifier les parfums des vieux livres en fonction de leur composition chimique.
Le parfumeur Geza Schoen a passé plusieurs jours au siège de la maison d'édition Steidl en Allemagne pour trouver l'inspiration pour le parfum « Paper Passion ».
Le composé chimique vanilline, un composant majeur de l'odeur de la vanille, est également libéré lors de la dégradation de la lignine dans le papier, c'est pourquoi les vieux livres peuvent avoir une légère odeur de vanille.
Dans « L'Eau Papier » de Diptyque, le parfumeur Fabrice Pellegrin a utilisé des notes de graines de sésame torréfiées et de vapeur de riz pour évoquer l'odeur de l'encre et le grain du papier.