- amber
- spicy
- warm
Notes signatures de Musc Ravageur : musk, cinnamon, vanilla, sandalwood, clove
Les notes animales sont un élément fondamental, bien que controversé, de l'histoire de la parfumerie, prisées pour leur caractère puissant, tenace et sensuel. Historiquement, ces notes provenaient de sécrétions animales : le musc du chevrotain porte-musc d'Asie, la civette du chat civette, le castoréum du castor et l'ambre gris du cachalot. Ces matières étaient utilisées non seulement pour leurs parfums complexes mais aussi comme d'excellents fixateurs, prolongeant la durée de vie des notes plus volatiles et ajoutant une profondeur et une chaleur inégalées à une composition. Le profil olfactif des notes animales est multiple, allant de l'odeur chaude, rappelant la peau et légèrement fruitée du musc, à l'arôme intensément fécal mais étrangement floral de la civette en dilution. Le castoréum offre des nuances cuirées et fumées, tandis que l'ambre gris procure une chaleur unique, salée, marine et subtilement douce. À l'état brut, beaucoup de ces senteurs peuvent être envahissantes voire désagréables, mais lorsqu'elles sont utilisées judicieusement par un parfumeur, elles introduisent une dimension charnelle et primitive aux parfums, évoquant la sensualité et l'intimité. Leur utilisation remonte à l'Antiquité, où elles étaient employées dans l'encens, les préparations médicinales et les parfums, notamment en Égypte ancienne. Pendant la Renaissance en Europe, les senteurs animales sont devenues un symbole de statut social élevé et on leur prêtait des propriétés aphrodisiaques et protectrices. Le développement commercial de ces notes a été important jusqu'au XXe siècle. Cependant, les préoccupations éthiques croissantes concernant la cruauté envers les animaux et la quasi-extinction d'espèces comme le chevrotain porte-musc ont conduit à des interdictions et réglementations généralisées, telles que celles de la CITES. Ce changement a incité l'industrie du parfum à investir massivement dans la synthèse chimique, menant à la création d'alternatives synthétiques comme les muscs blancs (par ex., Galaxolide), l'Ambroxan (pour l'ambre gris) et d'autres molécules qui reproduisent les effets désirés sans nuire aux animaux. Aujourd'hui, l'utilisation d'ingrédients naturels d'origine animale est pratiquement inexistante dans la parfumerie grand public, remplacée par une palette sophistiquée de molécules de synthèse qui continuent de conférer aux parfums leur profondeur et leur sensualité caractéristiques.
Historiquement, les notes animales étaient obtenues par des méthodes directes et souvent cruelles. Le musc était extrait des glandes du chevrotain porte-musc mâle, la civette des glandes périnéales du chat civette, et le castoréum des sacs de ricin des castors, des processus qui nécessitaient généralement de tuer l'animal. L'ambre gris était une exception, étant une sécrétion naturellement expulsée par les cachalots et collectée après avoir flotté en mer pendant des années. Aujourd'hui, la principale méthode de production des notes animales est la synthèse chimique. Ce changement a été motivé par des préoccupations éthiques, les lois sur la protection des espèces (CITES) et le coût élevé ainsi que l'approvisionnement irrégulier des matières naturelles. Les muscs synthétiques sont classés en groupes comme les muscs nitrés (les plus anciens, aujourd'hui fortement réglementés), les muscs polycycliques (comme le Galaxolide) et les muscs macrocycliques (structurellement similaires à la muscone naturelle). Ils sont créés en laboratoire par diverses réactions chimiques. Par exemple, l'Ambroxan, un substitut de l'ambre gris, peut être synthétisé à partir du sclaréol, un composant de la sauge sclarée. Le rendement est de 100% car il s'agit d'un processus contrôlé. Des problèmes de RSE sont apparus concernant certains muscs synthétiques plus anciens, en particulier les polycycliques, en raison de leur faible biodégradabilité et de leur potentiel de bioaccumulation dans l'environnement, ce qui a conduit à des réglementations plus strictes par des organismes comme l'IFRA.
Les notes animales auraient été introduites pour la première fois dans le monde occidental par Alexandre le Grand. Elles étaient déjà utilisées dans des lieux comme l'Égypte ancienne pour l'embaumement et les rituels.
À la Renaissance, les parfums animaliers comme le musc, la civette et l'ambre deviennent immensément populaires auprès de la noblesse européenne, utilisés pour signifier la richesse et le pouvoir, et souvent portés par la profession des gantiers-parfumeurs.
Albert Baur découvre accidentellement le premier musc de synthèse, un musc nitré, en recherchant des explosifs. Cela marque le début de l'abandon des sources animales naturelles.
Jacques Guerlain crée Shalimar, le premier parfum ambré (oriental) de l'histoire, présentant un mélange proéminent et sensuel de notes animales, de vanille et de bergamote.
Les muscs polycycliques comme le Galaxolide sont découverts. Moins chers et plus stables que les synthétiques précédents, ils sont largement utilisés dans les détergents et les parfums, définissant l'odeur du « propre ».
Le chevrotain porte-musc est inscrit comme espèce menacée en vertu de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), interdisant de fait le commerce international du musc naturel et accélérant la dépendance de l'industrie envers les alternatives synthétiques.
En raison de préoccupations environnementales et sanitaires concernant leur faible biodégradabilité et leur toxicité potentielle, des pays comme le Japon, puis l'Union européenne, commencent à interdire ou à restreindre sévèrement l'utilisation des muscs nitrés comme le musc xylène.
% de parfums contenant cette scent par année
La célèbre base signature 'Guerlinade' de nombreux parfums classiques de Guerlain, comme Shalimar, contenait une forte proportion de notes animales, notamment la civette.
Certaines fleurs blanches, comme le jasmin et la tubéreuse, contiennent naturellement une molécule appelée indole, qui, isolée, a une odeur fécale et animale.
L'impératrice Joséphine, épouse de Napoléon, était une fervente admiratrice du musc et l'utilisait à l'excès, parfumant ses appartements si intensément que l'odeur aurait persisté pendant des décennies.
L'ambre gris, une sécrétion du cachalot, flotte sur l'océan pendant des années ; le soleil et l'eau salée le transforment d'une masse fécale en une matière parfumée très prisée.
Le castoréum, provenant du castor, a été utilisé comme additif alimentaire (sous le nom d'« extrait de castoréum ») pour donner une saveur de vanille à certains aliments et boissons.