- floral
- aromatic
- citrus
Notes signatures de Néroli Outrenoir : neroli, bergamot, petitgrain, myrrh, black tea
Les notes terreuses en parfumerie constituent une large catégorie olfactive plutôt qu'une senteur issue d'une source unique, caractérisée par des arômes rappelant la terre, le sol humide, les sous-bois et les racines. Ce profil complexe et enracinant est principalement obtenu grâce à quelques ingrédients naturels clés : le patchouli, le vétiver et la mousse de chêne. Ces matières apportent profondeur, chaleur et longévité à un parfum, servant souvent de fondation dans les notes de fond. Le profil olfactif des notes terreuses est multiple. Le patchouli, une feuille de l'arbuste Pogostemon cablin, offre une richesse terreuse, sombre et musquée, souvent avec une nuance légèrement sucrée et camphrée. Le vétiver, une herbe vivace dont l'odeur est extraite de ses racines, procure une facette terreuse plus sèche, fumée, et parfois noisetée ou cuirée. La mousse de chêne (Evernia prunastri), un lichen qui pousse sur les chênes, confère un arôme humide, boisé et légèrement amer, essentiel à la famille classique des parfums Chyprés. De plus, la molécule de géosmine apporte une odeur puissante et distincte de terre mouillée et est responsable du « pétrichor », l'odeur de la pluie sur un sol sec. Historiquement, l'utilisation de matières terreuses est profondément ancrée dans diverses cultures. Le vétiver est utilisé depuis des milliers d'années en Asie du Sud pour ses propriétés apaisantes dans les rituels et les médecines. Les feuilles de patchouli étaient célèbrement utilisées par les marchands de soie au XIXe siècle pour protéger les tissus précieux des mites, associant ainsi son parfum au luxe et à l'exotisme en Europe. Cette association a été plus tard renversée dans les années 1960 et 70, lorsque la contre-culture hippie a adopté l'huile de patchouli pour son caractère brut, naturel et anti-establishment. La mousse de chêne est un pilier de la parfumerie européenne depuis des siècles, essentielle à la structure des parfums Chyprés, qui ont été rendus célèbres par le « Chypre » de François Coty en 1917. Commercialement, les notes terreuses apportent un effet d'ancrage, apaisant et sophistiqué aux parfums. Elles sont des piliers dans les compositions boisées, orientales et chyprées, offrant une connexion avec la nature et un sentiment de tranquillité. Bien que traditionnellement dominants dans la parfumerie masculine, des ingrédients comme le vétiver et le patchouli sont de plus en plus présents dans les parfums unisexes et féminins, appréciés pour leur complexité et leur polyvalence. Leur capacité à agir comme d'excellents fixateurs, ancrant les notes plus volatiles, assure leur importance durable dans la palette du parfumeur.
Les notes terreuses proviennent de diverses matières premières, nécessitant différentes méthodes d'extraction. Le procédé le plus courant pour des ingrédients clés comme le patchouli et le vétiver est la distillation à la vapeur. Pour le patchouli, les feuilles sont séchées et parfois fermentées pendant plusieurs jours avant la distillation, un processus qui peut durer des heures pour obtenir l'huile essentielle. De même, les racines de la plante de vétiver sont récoltées, nettoyées, séchées, puis distillées à la vapeur pour en extraire l'huile parfumée. Pour la mousse de chêne, la méthode principale est l'extraction par solvants. Le lichen est collecté et soumis à une extraction à l'aide de solvants volatils pour produire une substance épaisse et cireuse appelée concrète. Cette concrète est ensuite lavée à l'alcool pour créer l'absolue, que les parfumeurs utilisent. Le rendement de ces matières naturelles est généralement faible ; par exemple, il faut environ 250 kg de feuilles de patchouli fraîches pour produire seulement 1 kg d'huile essentielle. La récolte est souvent manuelle, en particulier pour les racines de vétiver qui s'enfoncent profondément dans le sol. Un enjeu RSE important concerne la réglementation de la mousse de chêne, car sa forme naturelle contient des allergènes (atranol et chloroatranol) aujourd'hui fortement restreints par l'IFRA, obligeant les parfumeurs à utiliser des versions traitées à faible teneur en allergènes ou des substituts de synthèse.
Des traces de mousse de chêne ont été retrouvées dans d'anciennes tombes égyptiennes, où elle était probablement utilisée pour ses propriétés conservatrices et antiseptiques lors du processus de momification.
L'utilisation de l'huile de vétiver dans les parfums remonte au moins au XIIe siècle, appréciée pour son arôme boisé et ses propriétés apaisantes, notamment en Inde où elle était connue sous le nom de « Khus ».
Le patchouli devient populaire en Europe après que son odeur ait été associée à de luxueux tissus indiens comme les châles en cachemire, qui étaient emballés avec les feuilles pour repousser les mites pendant le transport.
Le parfumeur François Coty lance « Chypre », un parfum révolutionnaire qui popularise et définit toute une famille olfactive basée sur un accord de bergamote, de labdanum et d'une base proéminente de mousse de chêne.
Guerlain lance son parfum emblématique « Vétiver », une composition de référence qui met en valeur les facettes terreuses, boisées et fumées de la racine de vétiver, consolidant son statut de pilier de la parfumerie masculine.
Le patchouli devient le parfum emblématique du mouvement hippie, adopté pour son essence brute, naturelle et abordable, symbolisant un rejet des parfums commerciaux grand public.
Le composé responsable de l'odeur de terre distincte du sol après la pluie, connu sous le nom de pétrichor, est isolé et nommé « géosmine », du grec signifiant « odeur de la terre ».
La Commission européenne, suivant les recommandations de l'IFRA, interdit des molécules allergènes clés présentes dans la mousse de chêne naturelle, forçant une reformulation majeure des parfums chyprés classiques et stimulant l'innovation dans la création de substituts conformes.
% de parfums contenant cette scent par année
Le nez humain est exceptionnellement sensible à la géosmine, le composé responsable de l'« odeur de la pluie », capable de la détecter à des concentrations aussi faibles que quelques parties par billion.
L'odeur du patchouli est devenue synonyme de luxe dans l'Europe du XIXe siècle car les châles indiens en soie et en cachemire étaient emballés avec ses feuilles pour repousser les mites pendant le transport.
Le vétiver est parfois appelé « l'Huile de la Tranquillité » en Inde pour ses propriétés d'ancrage et apaisantes en aromathérapie.
L'emblématique famille de parfums Chypre, définie par un accord de bergamote, labdanum et mousse de chêne, tire son nom du mot français pour l'île de Chypre, et non du cyprès.
Contrairement à la plupart des huiles essentielles, celle de patchouli s'améliore avec l'âge ; son arôme devient plus profond, plus doux et moins âpre avec le temps.