cendre

ash

Fond Boisé mineral

Accords olfactifs

smoky
woody
leather
balsamic
earthy

Origines & profil olfactif

L'odeur de cendre en parfumerie est une note évocatrice et complexe qui capture l'essence du feu éteint. Elle ne provient pas d'une source botanique unique mais est plutôt un accord construit, un témoignage de l'art du parfumeur. Olfactivement, elle est sèche, fumée et terreuse, avec un caractère distinctement minéral et légèrement amer. Elle peut aller de l'odeur douce et poudrée de braises grises et froides à un arôme plus vif et âcre rappelant le bois carbonisé et l'encens brûlé. Cette note confère une profondeur et un ancrage aux parfums, souvent utilisée pour ajouter une qualité mystérieuse, robuste ou méditative à une composition. Son profil est tenace, persistant en tant que note de fond qui fixe les éléments plus volatils. L'utilisation historique de la cendre et de la fumée est profondément liée aux origines mêmes du parfum. Le mot « parfum » lui-même dérive du latin « per fumum », qui signifie « par la fumée ». Les civilisations anciennes, de la Mésopotamie à l'Égypte, brûlaient des résines aromatiques, des bois et des herbes lors de rituels religieux et spirituels, croyant que la fumée parfumée portait leurs prières vers les dieux. Cette pratique a établi un lien culturel puissant entre la fumée, l'odeur et le sacré. La cendre, en tant que résultat ultime de ce processus de transformation, symbolise des concepts de finalité, de purification et de potentiel de renaissance, des thèmes que les parfumeurs peuvent explorer à travers son parfum. Dans la parfumerie moderne, la note de cendre est un outil sophistiqué pour créer du contraste et de la complexité. Elle est obtenue en mélangeant habilement des matières naturelles connues pour leurs facettes fumées avec des molécules de synthèse spécifiques. Des ingrédients naturels comme le goudron de bouleau, l'huile de cade (une sorte de goudron de genévrier) et le bois de gaïac sont fondamentaux pour construire cet effet. Ceux-ci sont souvent complétés par des synthétiques comme l'isobutyl quinoléine, qui confère une nuance cuirée et fumée, ou divers phénols comme le gaïacol et le syringol qui apportent des tonalités piquantes, boisées et cendrées. Le développement commercial de ces molécules a permis un contrôle et un raffinement accrus des accords fumés, permettant aux parfumeurs de créer des parfums à la fois innovants et portables, allant au-delà d'une simple odeur de feu de camp pour atteindre quelque chose de plus abstrait et émotionnellement résonnant.

Origine géographique

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Accord/Reconstitution

L'odeur de cendre n'est pas obtenue par des méthodes d'extraction traditionnelles comme la distillation ou l'extraction par solvant à partir d'une seule matière première. Il s'agit plutôt d'un accord méticuleusement élaboré, un mélange de divers ingrédients naturels et synthétiques conçu pour évoquer le profil olfactif spécifique des braises et de la fumée. Les parfumeurs agissent en compositeurs, choisissant parmi une palette de matières fumées pour construire l'effet désiré. Les composants naturels clés incluent le goudron de bouleau rectifié et l'huile de cade. Le goudron de bouleau, issu de la distillation sèche de l'écorce de bouleau, offre une odeur de fumée puissante, sombre et cuirée. L'huile de cade, issue de la distillation destructive du bois de genévrier, procure un arôme de feu de camp plus sec et plus phénolique. Ces matières puissantes doivent être utilisées avec parcimonie. Le processus pour les deux implique la pyrolyse, le chauffage du bois ou de l'écorce dans un environnement pauvre en oxygène. Les goudrons bruts sont ensuite souvent rectifiés (purifiés) pour éliminer les composés potentiellement nocifs, une étape importante pour la conformité réglementaire avec des organismes comme l'IFRA, qui restreint certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Les molécules de synthèse telles que le gaïacol (fumé, phénolique), le syringol (épicé, bois fumé) et diverses quinoléines (cuiré, intense) sont cruciales pour affiner l'accord, ajoutant des nuances allant du bois brûlé à la cendre froide. Le « rendement » est conceptuel, dépendant entièrement de la formule du parfumeur. Les questions de RSE concernent l'approvisionnement durable des bois comme le bouleau et le genévrier, ainsi que la nature énergivore de la pyrolyse.

Dates clés

  1. Pyrolyse pour le Goudron

    Les cultures anciennes développent la technique de la distillation destructive (pyrolyse) pour produire des goudrons à partir de bois comme le pin, le bouleau et le genévrier à des fins d'imperméabilisation, de scellement et médicinales. C'est le processus fondamental pour créer des matières premières clés pour les parfums fumés.

  2. 1882

    Synthèse des Quinoléines

    Le développement de la chimie de synthèse à la fin du XIXe siècle conduit à la création de molécules comme les quinoléines. L'isobutyl quinoléine, avec son profil intense, fumé et cuiré, devient un composant clé pour les interprétations modernes des accords de cendre et de cuir.

  3. 1925

    Shalimar de Guerlain

    Jacques Guerlain crée Shalimar, un parfum oriental emblématique. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un parfum de cendre pure, son utilisation révolutionnaire de la vanille et des résines sur fond de notes fumées, cuirées et animales (provenant du goudron de bouleau et d'autres éléments) crée un précédent pour les compositions complexes, sombres et fumées dans la parfumerie grand public.

  4. 2002

    Série Encens de Comme des Garçons

    Le lancement de la Série Encens par Comme des Garçons (Avignon, Zagorsk, etc.) popularise les senteurs fumées froides, minérales et photoréalistes dans la parfumerie de niche, explorant les nuances de la cendre et de l'encens brûlé de différentes traditions spirituelles.

  5. 2013

    Réglementation IFRA sur le Goudron de Bouleau

    L'IFRA publie son 47ème amendement, qui interdit l'utilisation du goudron de bouleau brut et fixe des limites strictes sur les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) comme le benzopyrène dans l'huile de goudron de bouleau rectifiée utilisée dans les parfums, pour des raisons de sécurité. Cela force la reformulation et met l'accent sur des extraits hautement purifiés et des alternatives synthétiques.

  6. 40e siècle

    Origines de 'Per Fumum'

    Les anciens Mésopotamiens sont parmi les premiers à brûler des résines et des bois comme encens lors de rituels religieux. Cette pratique, créant une odeur 'par la fumée' (per fumum), est la plus ancienne forme de parfumerie.

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Le saviez-vous ?

  1. Anecdote n°1

    Le mot 'parfum' est dérivé du latin 'per fumum', qui se traduit littéralement par 'à travers la fumée', soulignant la pratique ancienne de brûler de l'encens comme la toute première forme de fragrance.

  2. Anecdote n°2

    Dans la mythologie nordique, l'arbre-monde cosmique, Yggdrasil, était un frêne géant (ash tree) qui reliait les neuf mondes, symbolisant l'interconnexion de toutes choses.

  3. Anecdote n°3

    Historiquement, le goudron de bouleau brut était essentiel dans le tannage du cuir, créant le fameux parfum de 'Cuir de Russie', c'est pourquoi les notes fumées et cuirées sont souvent liées en parfumerie.

  4. Anecdote n°4

    L'odeur de la fumée et de la cendre peut déclencher de puissants souvenirs olfactifs, souvent associés aux feux de camp, aux cheminées ou aux rituels spirituels, ce qui en fait une note très évocatrice et émotionnelle en parfumerie.

  5. Anecdote n°5

    Dans le folklore britannique, on croyait que les frênes (ash trees) avaient des propriétés protectrices et curatives, en particulier pour les enfants, qui pouvaient être passés à travers une fente dans un frêne pour guérir leurs maux.

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