- amber
- aromatic
- powdery
Notes signatures de Dior Homme Intense : lavender, vetiver, cedarwood, iris, ambrette
L'ambrette, issue des graines de la plante Abelmoschus moschatus, est une matière première très prisée en parfumerie, célébrée comme le plus important musc végétal. Originaire d'Asie tropicale, notamment de l'Inde, cette plante aromatique de la famille des Malvacées (apparentée à l'hibiscus et au gombo) prospère dans les climats chauds et humides et est également cultivée dans certaines parties de l'Amérique du Sud, de l'Afrique et de la Chine. La plante elle-même est une herbe annuelle ou bisannuelle pouvant atteindre 3,5 mètres de haut, avec de grandes fleurs jaunes ressemblant à celles de l'hibiscus, dotées d'un centre pourpre distinctif. Le profil olfactif de l'ambrette est exceptionnellement complexe et sophistiqué. Il se définit principalement par un caractère musqué doux, chaud et sensuel, souvent décrit comme ayant une qualité rappelant la peau. Ce cœur musqué est complété par une riche palette de facettes secondaires, incluant des notes poudrées, douces et légèrement florales rappelant l'iris. De nombreux parfumeurs détectent également des nuances subtiles de fruits, comme la poire ou la prune, des touches de cognac ou de vin, et même des accents d'ambre, de tabac et de cuir, ce qui en fait une note de fond polyvalente et tenace. Historiquement, l'ambrette a une longue tradition d'utilisation dans les pratiques traditionnelles bien avant son adoption en parfumerie fine. Dans les médecines ayurvédique et chinoise, les graines étaient appréciées pour leurs propriétés calmantes, antispasmodiques et même aphrodisiaques. Ses usages étaient aussi culinaires ; les graines étaient ajoutées pour aromatiser le café, des liqueurs comme la Bénédictine et des desserts. L'ascension de l'ambrette dans la parfumerie occidentale a été motivée par la recherche d'alternatives éthiques et durables aux muscs d'origine animale, obtenus par la chasse du cerf porte-musc. Avec la montée des préoccupations pour le bien-être animal au XXe siècle, l'ambrette est devenue le substitut végétal de premier choix, apprécié pour sa capacité à conférer profondeur, éclat et longévité à un parfum sans les inconvénients éthiques. Malgré son importance, le coût élevé de l'ambrette naturelle a conduit à l'utilisation généralisée de muscs de synthèse dans la parfumerie grand public. Cependant, elle reste un ingrédient indispensable dans les parfums de luxe et de niche, où sa douceur et sa complexité inégalées sont très recherchées. Sa culture s'inscrit également dans des projets de développement durable dans des pays comme le Salvador et le Guatemala, offrant aux agriculteurs locaux une source de revenus diversifiée tout en garantissant un approvisionnement traçable et de haute qualité pour l'industrie du parfum.
La principale méthode d'extraction du parfum de l'ambrette est la distillation à la vapeur des graines broyées. Ce processus produit une substance cireuse, semblable à une concrète, appelée « beurre d'ambrette » en raison de sa forte concentration en acides gras. Pour créer une essence utilisable en parfumerie, ce beurre subit une étape de purification secondaire, souvent un lavage alcalin, pour éliminer les acides gras. Le produit final est une absolue liquide et pure. Le rendement global est très faible, ce qui contribue de manière significative à son prix élevé. La récolte est un processus à forte intensité de main-d'œuvre. Les gousses sont récoltées à la main entre mai et août, nécessitant souvent une protection contre les oiseaux qui raffolent des graines. Comme les gousses d'une même plante mûrissent à des rythmes différents, la période de récolte est prolongée. Sur le plan environnemental, l'ambrette est célébrée comme une alternative durable et sans cruauté au musc animal. Les initiatives RSE modernes se concentrent sur la création de chaînes d'approvisionnement durables, comme celles au Pérou et au Salvador, qui assurent un revenu équitable aux agriculteurs locaux, promeuvent une culture biologique sans produits agrochimiques et garantissent la traçabilité de la graine à l'extrait final.
Les graines d'ambrette étaient utilisées dans l'Antiquité par les Égyptiens et les Romains dans des onguents parfumés et pour leurs propriétés médicinales. Elles ont une longue histoire dans la médecine ayurvédique pour traiter diverses affections.
Dans l'Europe du XVIIIe siècle, le parfum musqué des graines d'ambrette était à la mode pour parfumer des accessoires tels que les gants et les perruques poudrées.
Bien que les aldéhydes en soient la vedette, l'ambrette serait un ingrédient clé de la formule originale de Chanel N°5, utilisée pour ses propriétés exaltantes, semblables à celles du musc, qui apportent une chaleur sensuelle rappelant la peau et une qualité de fixateur.
Suite à l'interdiction de la chasse au cerf porte-musc et à la baisse de la disponibilité du musc animal, la graine d'ambrette consolide sa position de substitut naturel et végétal de premier choix en parfumerie fine.
Le parfum pour homme Égoïste de Chanel, créé par Jacques Polge, met en avant l'ambrette, démontrant sa polyvalence et son attrait dans une composition boisée-épicée puissante.
La maison de parfums Robertet met en place une filière d'approvisionnement durable en ambrette au Salvador, en collaboration avec les producteurs locaux pour garantir la traçabilité, la qualité et un revenu équitable, soulignant l'importance actuelle de l'approvisionnement éthique.
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Le nom 'ambrette' vient du mot français 'ambre', en référence à son profil olfactif ambré et musqué.
Au XVIIIe siècle, l'ambrette était utilisée pour parfumer les perruques poudrées et les gants.
Les graines sont parfois ajoutées au café ou à des liqueurs pour leur conférer leur saveur unique.
Dans certaines régions d'Asie, les feuilles et les gousses non mûres de la plante sont cuisinées et consommées comme des légumes, à l'instar du gombo.
En raison de leur vulnérabilité aux parasites, les graines récoltées sont parfois stockées à haute altitude (environ 3000 mètres) pour les protéger.